À fonder la Société d'Optométrie d'Europe (SOE), nous fûmes trente-huit, dont cinq italiens. Ce fut un vrai défi car nous étions
plutôt novices et nous parlions des langues différentes, mais nous étions cependant animés d'une même volonté et poursuivions un objectif commun.
Notre première grande démarche fut de rechercher aux Etats-Unis l'expérience et une assistance intellectuelle auprès d'associations et
universités car, là-bas, la profession était déjà bien établie et son enseignement délivré à niveau universitaire.
Les américains répondirent immédiatement à notre attente et ce, avec grand enthousiasme. En quelques mois, la SOE fut connue et compta de nombreux amis dans tous
les E-U.
Parmi ces amis - nous ne savions pas alors combien celui-ci nous serait précieux
- nous reçûmes quelques lignes de Harvey Rosenwasser, OD, indiquant l'une ou l'autre suggestion, lesquelles aussitôt mises en oeuvre s'avérèrent essentielles.
Grâce au travail de Harvey, qui créa et organisa au sein de la SOE une section de American Colleagues of European Optometric Society (ACEOS),
des centaines d'associés de pays de langue anglaise rallièrent la SOE, qui devint de plus en plus connue et estimée sur un plan intercontinental.
Harvey collaboré aussi activement à la mise sur pied de l'International Congress of Behavioral Optometry(ICBO), qui renforça la collaboration entre
SOE, OEP et Australian College.
Harvey, bien que vivant et pratiquant à Philadelphie,
a néanmoins participé à tous les congrès de la SOE, et fut le collaborateur le plus actif auprès des présidents de la SOE, donnant sans compter son temps et son expérience professionnelle (il vint plusieurs
fois donner des cours en Europe), et faisant, en de nombreuses situations et toujours à bon escient, des interventions diplomatiques aussi fréquentes qu'essentielles.
Harvey se débrouillait bien en français, italien, allemand et espagnol, rappelant ainsi que la SOE - à l'inverse de certaines associations actuelles soi-disant internationales
- travaillait en sept langues au service de ses associés, lesquels, selon les Statuts, avaient le droit de s'exprimer et d'être informés dans leur propre langue.
Harvey connaissait, de bonne source, toute la politique professionnelle nationale et internationale, et nous informait en conséquence. Nous étions
ainsi - et sommes - au courant de pas mal de situations et de faits, certains pour le moins étranges.
Harvey était également devenu un des Vice-Présidents de la SOE (au nombre de quatre et de langues différentes) et c'est ensemble que nous avons refermé une longue période de collaboration aussi intéressante
que constructive, tant sur le plan professionnel que dans la vie associative.
Enfin, sur
le plan personnel, il nous faut retenir que Harvey a été un Homme - avec un "H" majuscule -, un "Juste", un homme intelligent, estimé de tous mais également aimé par ses amis. Un Talleyrand de l'Optométrie.